dentale de la presqu’île, dans une belle rade de huit lieues de circuit qui donnait sur la baie Française et qu’on appela Port-Royal (aujourd’hui Annapolis). Ce déplacement n’alla pas, comme on pense, sans bien des difficultés et des fatigues ; mais tous les hommes s’y mirent avec courage et bonne humeur, deux qualités que nous constaterons toujours au début de tous les élablissements fondés par les Français en lointains pays.
« Le sieur de Poutrincourt ayant trouvé le lieu à son gré, il le demanda, avec les terres y continentes, au sieur de Mons ; ce qui lui fut octroyé et depuis en a pris lettres de confirmation, de Sa Majesté, en intention de s’y retirer avec sa famille pour y établir le nom chrétien et françois tant que son pouvoir s’étendra[1]. »
Après avoir jeté les premières assises de son nouvel
établissement, M. de Mons « s’embarqua pour le retour
et avec lui ceux qui voulurent le suivre. Néanmoins
plusieurs de bon courage demeurèrent sans
appréhender le mal passé ». Pontgravé resta à la tête
de ces derniers, comme le lieutenant de M. de Mons.
Ces premiers « Acadiens » passèrent l’hiver comme ils
purent, achevant leurs logements, trafiquant avec les
sauvages, faisant, sur les côtes voisines, des excursions
que Champlain raconte tout au long dans son livre et
ne laissant pas de courir de grands dangers dans ces
expéditions sur des terres inconnues.
Cependant, Mons, de retour en France, trouvait son crédit ébranlé à la cour et les esprits prévenus contre
- ↑ Marc Lescarbot. Hist. de la Nouvelle France.