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ferme et éclairée. Québec possède également une Église protestante française, sous la direction de M. le pasteur Joseph Allard. D’autres communautés évangéliques ou stations missionnaires, sont établies à Joliette, Longueuil, Saint-Hyacinthe, Saint-Jude, Sainte-Cécile, la Rivière-Noire, Saint-Valérien-de-Milton, Grenville, Belle-Rivière, Duclos, Starnesboro, Namur, Hull, Angers, etc. Des écoles ou instituts protestants ont été fondés à Montréal, à la Pointe-aux-Trembles, à la Grande-Ligne, etc. Les membres de ces Églises, démentant les pronostics contraires, conservent, dans leur foi nouvelle, la fidélité à leur nationalité et n’en ont que plus d’attachement pour la France, dont ils n’aiment pas seulement, comme leurs compatriotes catholiques, le passé aujourd’hui ruiné, mais dont ils saluent encore le présent avec ses fondations libérales et l’avenir avec ses espérances glorieuses[1].

  1. Le protestantisme compte encore des adhérents, groupés en églises, dans plusieurs des colonies que les Canadiens français ont projetées en dehors de la province de Québec. Nous noterons seulement ici les groupes protestants de langue française d’Ottawa, Mattawa, Drysdale et Grand-Bend, dans la province d’Ontario ; ceux de Caraquette, Tracadie et Grandes-Chutes, dans le Nouveau-Brunswick ; celui de Stellarton, dans la Nouvelle-Écosse. Mais c’est parmi les Canadiens français émigrés aux États-Unis que la Réforme évangélique semble gagner le plus d’adhérents. Ces prosélytes, joints aux quelques Français ou Franco-Suisses protestants qui se trouvent disséminés un peu partout dans le vaste continent américain, se sont trouvés assez nombreux pour constituer des églises de leur langue dans les villes de Boston, Holyoke, North-Adams, Springfield, Worcester, Lowell, Fall-River (État de Massachussetts) ; à Waterville (Maine) ; à New-York ; à Mowrytown (Ohio) ; à Sainte-Anne, Kankakee, Papineau, Sébastopol (Illinois) ; à Détroit ; à Chicago et à L’Érable ; à Saint-Sauveur, Green-Bay et Robinson (Wisconsin), etc. Un journal protestant de langue française, l’Aurore, qui se publie à Montréal,