près de 6,000 âmes (5,320 en 1881) et elle est depuis quelques années le siège d’un évêché catholique.
Les comtés voisins de Bagot, Drummond et Arthabaska, sont habités par une population essentiellement agricole (d’origine presqu’exclusivement française). Les comtés de Beauce et de Dorchester, ouverts à la colonisation depuis moins de cinquante ans, appartiennent au bassin de la rivière Chaudière, qui sort du petit lac Mégantic, au pied des montagnes qui séparent en cet endroit le Canada des États-Unis, et va se jeter dans le Saint-Laurent. Les principales bourgades de ces deux comtés portent les noms de saints catholiques dont la dévotion canadienne ne fut jamais à court : Saint-Georges, Sainl-François, Saint-Joseph, Saint-Victor, Sainte-Marie, Saint-Anselme, Saint-Isidore, etc.
Le comté de Lévis et sa capitale, la Pointe-Lévis,
nous ramènent aux bords du Saint-Laurent et à Québec,
le point de départ de cette description. Nous n’avons
plus qu’à descendre maintenant le grand fleuve
dans le sens de ses eaux, en notant au fur et à mesure
les comtés qui bordent ses rives. Des deux côtés, nous
serons toujours en plein Canada français, et c’est même
dans cette région que nous trouverons la population
franco-canadienne la plus anciennement établie, la
plus jalouse de ses vieilles traditions et la plus pure de
tout alliage étranger. C’est là que furent concédées et
établies les plus anciennes seigneuries françaises et,
malgré la rigueur plus grande du climat, c’est là que se
porta de préférence, pendant longtemps, le courant de
la colonisation.
Au-dessous de Québec, en vue de l’île d’Orléans,