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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/121

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LE CHIEN DE LORD BYRON

j’en pris une et lui donnai l’autre. Une cataracte se précipite au fond de l’abîme ; je me désaltère dans une onde limpide et pure. Si je ne me trompe pas, il doit être à peu près l’heure de dîner. Je crois que c’est à Aberdeen qu’il va chercher sa pitance. Je vous écris à la hâte ces deux mots que je fais tenir, comme je peux, à son collier. Si ce message vous parvient, suivez Ralph ; sans doute il vous conduira près du lieu où je suis prisonnier.

» Votre fils, qui meurt du regret de vous avoir quitté, et du chagrin que, bien involontairement il vous cause.

» Georges Byron. »

« Mon Georges, mon Georges vit ! » s’écria Mme Byron, après avoir lu ce billet qu’elle arrosait de ses larmes, qu’elle couvrait de ses baisers. « Accourez tous, mes amis ; venez, chaque instant doit être pour lui un siècle d’angoisses. »

Et tout en suivant Ralph, qui marchait la tête haute et à pas mesurés, elle leur fit le récit de l’accident qui avait failli la priver de son enfant.

« Ô Dieu ! » ajouta la pieuse femme, « Dieu, exauce les prières d’une mère, car n’est-ce pas là un miracle fait en ma faveur, que de m’avoir ainsi conservé mon enfant ? »

Au bout d’une demi-heure environ, Ralph s’ar-