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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/122

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ANIMAUX HISTORIQUES

rêta près d’une cataracte dont les bords réunis presque entièrement à leurs extrémités, mais séparés par une profondeur immense, présentaient aux regards effrayés un aspect capable d’inspirer aux plus hardis un invincible effroi, et qui attestait bien en même temps que ces lagunes ne sont pas l’ouvrage silencieux du temps, mais bien l’effet soudain de quelque violente convulsion de la nature. Le chien descendit sans hésiter dans l’un de ces précipices en aboyant. Lady Byron voulut s’élancer après lui, sans faire attention qu’elle courait à un trépas inévitable ; mais on la retint.

Alors elle se mit à appeler d’une voix déchirante son fils, son bien-aimé Georges. Frappé de ces accents, ce dernier répondit en désignant l’endroit où il se trouvait. Il ne restait plus qu’à aviser aux moyens de le tirer du gouffre.

« Je m’en charge, dit alors un montagnard, pourvu qu’on me laisse faire et qu’on exécute en tout point mes prescriptions. »

On devine qu’aucune voix ne s’éleva contre cette exigence.

« Qu’on aille au château chercher toutes les cordes les plus grosses et les plus longues que l’on pourra trouver ; pendant ce temps je tâcherai de me faire entendre de M. Georges, et de lui donner les instructions nécessaires. »