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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/123

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LE CHIEN DE LORD BYRON

Deux hommes se détachèrent aussitôt de la troupe et coururent chercher ce qu’il demandait.

Alors le montagnard s’approcha du bord de l’abîme et se couchant à plat ventre, il se pencha du côté d’où la voix de l’enfant lui avait semblé venir. Il ne s’était pas trompé ; Georges l’entendit et put recueillir toutes les paroles qu’il lui adressa. Une heure, un siècle plutôt, s’écoula dans l’attente de ceux qui étaient partis pour aller chercher les cordes. Enfin ils arrivèrent. Il fallait attacher ces cordes les unes au bout des autres, faire des nœuds d’espace en espace pour aider l’enfant dans son ascension.

Ces préparatifs achevés, le montagnard remit aux mains de ses robustes compagnons l’une des extrémités de la corde ; à l’autre bout il attacha une pierre assez pesante, et il commença à laisser glisser le câble, dans l’espoir qu’il parviendrait ainsi jusqu’au fond. Ce qu’il avait prévu arriva.

La voix de Byron se fit entendre.

« Je tiens la corde, cria-t-il. Je vais monter. »

Lady Byron pressait de ses genoux la terre, invoquant la divine assistance ; tous attendaient dans un silence religieux, quand la tête de l’enfant parut au bord du précipice. En ce moment le vertige le prit : c’en était fait de lui ; mais une main toute-puissante le sauva. C’était celle de sa