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OU

avoir l’œil ſur quelqu’un, pour dire, prendre garde à ſa conduite.

On dit prov. que l’œil du maître engraiſſe le cheval, pour dire que quand un maître a ſoin de prendre garde à ce qui ſe paſſe dans ſon domeſtique, tout en va mieux.

On dit prov. en parlant des accidents communs de la vie, autant nous en pend à l’œil, pour dire, qu’il nous en peut arriver autant.

Oûïe di criſtal, on dit qu’un cheval a l’œil vairon, pour dire, qu’il a l’œil dont la prunelle eſt entourée d’un cercle blanchâtre, l’autre œil n’étant pas de même.

Oûïe aujourd’hui, adv. de temps qui ſignifie le jour où l’on eſt.

Oûïet œillet, ſ. m. (on prononce œuillet) petit trou qu’on fait à du linge, à des habits, pour paſſer un lacet, une aiguillette, un cordon, &c. faire un œillet à.

On appelle la porte de l’agrafe, la petite ouverture dans laquelle on paſſe le crochet d’une agraffe.

Ourbî orniere, ſ. f. Trace profonde que les rouges d’une charrette, d’un chariot, tomber dans une orniere, les chemins de traverſe ſont ordinairement pleins d’ornieres.

Ourdî ourdir, v. a. Diſpoſer les fils pour faire la toile, oudrir de la toile, ourdir la trame d’un drap.

Ourlet ourlet, ſ. m. Le repli, le rebord que l’on fait à du linge, à des étoffes de laine ou de ſoie, ſoit pour ornement, ſoit pour empêcher qu’elles ne s’effilent, ourlet rond, ourlet plat, faire un ourlet.

Ourli ourler, v. a. Faire un ourlet à du linge ou à quelque autre étoffe, ourler des ſerviettes.

Ourteie ortie, ſ. f. Eſpece de plante ſauvage & fort commune, dont la tige & les feuilles ſont piquantes, on appelle ortie morte, certaine ortie qui ne pique preſque pas.

Ourti ortier, v. a. Piquer avec des orties. Trév.

Oûve œuvre, ſ. f. Ce qui eſt fait, ce qui eſt produit par quelque agent & qui ſubſiſte après l’action.

Dans le ſtyle ſoutenu œuvre eſt quelquefois maſculin au ſingulier, un ſi grand œuvre, ce ſaint œuvre.

On dit prov. à l’œuvre on connoît l’ouvrier, pour dire, qu’on ne ſauroit juger d’un homme qui n’a encore rien fait ; que c’eſt par le mérite de l’ouvrage, qu’on juge du mérite de celui qui l’a fait.

On dit prov. & ironiquement bon jour bonne œuvre, quand on veut parler d’une méchante action faite le jour d’une grande fête, il avoit un ennemi, il le rencontra le jour de pâques ; & ce jour-là même, bon jour bonne œuvre il le tua.

On appelle œuvre pie, une œvre de charité faite dans la vue de Dieu.

On appelle œuvres de ſurérogation, les bonnes œuvres qu’on fait ſans y être obligé & généralement tout ce qu’on fait au-delà du devoir, ou au-delà de ce qui eſt néceſſaire pour l’affaire dont il s’agit, tout ce qui eſt obligation doit aller avant toutes les œuvres de ſurérogation. Ce ſont des œuvres de ſurérogation dont on ſe paſſeroit bien.

Ovrâve ouvrable, adj. de t. g. Il n’a d’uſage que dans ces phraſes, jour ouvrable, jours ouvrables, pour dire, les jours où les loix de l’Egliſe permettent de travailler.

On dit auſſi jour ouvrier.

Ovreg ouvrage, ſ. m. Œuvre, la façon, le travail que l’on emploie à faire quelque choſe, tra-