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D’moûre démolir, v. a. détruire, abattre, il ne ſe dit que des bâtiments, démolir une maiſon.

D’mouſſî, déshabiller v. a. Ôter à quelqu’un les habits dont il eſt vêtu, déshabiller un malade, on dit dans la même acception dépouiller, v. a. Les voleurs l’ont dépouillé.

Dépouiller ſe dit auſſi en parlant des animaux dont on ôte la peau, pour les mettre en état d’être mangés, dépouiller un lievre, dépouiller un lapin.

On dit en terme de l’Écriture-Sainte, dépouiller le vieil homme, ſe dépouiller du vieil homme, pour dire, quitter les inclinations de la nature corrompue, ſes vieilles habitudes criminelles.

On dit prov. & fig. qu’il ne faut pas ſe dépouiller, avant que de ſe coucher, pour dire, qu’il ne faut pas ſe deſſaiſir de ſon bien de ſon vivant.

Déharnacher, v. a. (l’h. s’aſpire) ôter les harnois à un cheval de trait, le cocher n’a pas encore déharnaché ſes chevaux.

Écorcher une anguille, on dit prov., écorcher l’anguille par la queue, pour dire, commencer une choſe par le plus difficile, & par où l’on devroit finir.

D’muré démurer, v. a. Ouvrir une porte ou une fenêtre qui étoit murée, ôter la maçonnerie qui les bouchoit, il faut démurer cette porte.

D’né de geie kwan on n’lé ſé pu crohî donner des noiſettes à ceux qui n’ont plus de dents, prov. qui ſignifie, donner quelque choſe à un homme qui n’eſt plus en état d’en profiter.

D’né l’tette allaiter, v. a. nourrir de ſon lait, la nourrice qui l’a allaité, la louve qui allaita Rémus & Romulus.

D’né on bordon pof batte réchauffer un ſerpent dans ſon ſein, on dit prov. & fig. c’eſt un ſerpent que j’ai réchauffé dans mon ſein, pour dire, c’eſt un ingrat qui s’eſt ſervi du bien que je lui ai fait pour me faire du mal.

D’né on cô d’coude coudoyer, v. a. heurter quelqu’un du coude, pourquoi m’a-t-il coudoyé ?

D’né on peu po ravu inne féve donner un œuf pour avoir un bœuf, prov. qui ſe dit en parlant d’un homme qui fait un petit préſent pour en avoir un plus grand.

D’né s’pâr â chin jetter ſa part aux chiens, on dit prov. & populairement d’un homme qui ſe croit bien fondé dans les prétentions qu’il a ſur quelque choſe, qu’il n’en jetteroit pas ſa part aux chiens.

D’nîget denier à Dieu ou denie à Dieu, ſ. m. Arrhes.

D’noukî dénouer, v. a. Défaire un nœud, cela eſt noué ſi fort, qu’on ne le ſauroit dénouer, voilà votre ruban qui ſe dénoue.

Doblé guéret, ſ. m. Terre labourée & non enſemencée, on appelle quelquefois en Poëſie, guêrets, toutes les terres propres à porter des grains, ſoit qu’elles ſoient enſemencées ou non.

Doblé doubler, v. a. Mettre le double, mettre une fois autant, doubler la ſomme.

Il ſignifie auſſi, joindre une étoffe contre l’envers d’une autre, doubler une caſaque, doubler de velours.

Fourrer, v. a. Garnir de peau avec le poil, fourrer une robe de martre, fourrer d’hermine.

On dit d’un homme malicieux, qu’il eſt fourré de malice, & on dit prov. un innocent fourré de malice, pour dire, un homme qui paroît ſimple & qui eſt fin & malicieux.

Dobleurre Doublure, ſ. f. L’étoffe dont une autre eſt doublée, la doublure d’une robe de chambre.

On dit prov. & fig. fin contre fin n’eſt pas bon à faire dou-