Aller au contenu

Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
FI-FL
67

Glorieux, fier, avantageux, orgueilleux ; le glorieux n’eſt pas tout-à-fait le fier ni l’avantageux, ni l’orgueilleux, le fier tient de l’arrogant & du dédaigneux & ſe communique peu, l’avantageux abuſe de la moindre déférence qu’on a pour lui, l’orgueilleux étale l’excès de la bonne opinion qu’il a de lui-même, le glorieux eſt plus rempli de vanité ; il cherche plus à s’établir dans l’opinion des hommes ; il veut réparer par les dehors ce qui lui manque en effet.

Le glorieux veut paroître quelque choſe, l’orgueilleux croit être quelque choſe, l’avantageux agit comme s’il étoit quelque choſe, le fier croit que lui ſeul eſt quelque choſe & que les autres ne ſont rien. Girard.

Fiſai fuſeau, ſ. m. Petit inſtrument de bois de la longueur d’environ un demi-pied, qui eſt arrondi par-tout, fort menu par les buts, & dont les femmes ſe ſervent pour filer & tordre le fil, tourner, remplir, vider le fuſeau.

On dit prov., avoir des jambes de fuſeau, pour dire, avoir les jambes extrêmement menues.

Fuſeau ſe dit auſſi d’un autre petit inſtrument dont on ſe ſert à faire les dentelles.

Fiſaie fuſée, ſ. f. Le fil qui eſt autour du fuſeau quand la filaſſe eſt filée, vider une fuſée, ſa fuſée eſt bien embrouillée.

Fiſtou fétu, ſ. m. Brin de paille, ramaſſer un fétu.

On dit prov. d’une choſe dont on ne fait nul cas, je m’en donnerois pas un fétu, cela ne vaut pas un fétu.

Fivé fieffé, adj. Il ſe met avec des ſubſtantifs qui marquent un vice, & il ſignifie que ce vice eſt au ſuprême degré, fripon fieffé, ivrogne fieffé, coquette fieffée.

Flachî fonger, v. n. Le papier fonge, boit, l’encre le tranſperce.

Flahî verſer, v. n. Il ſe dit en parlant des blés ſur pied, lorſque la pluie ou le vent les couches s’il pleut long-temps, les blés verſeront, le grand vent fait verſer les blés.

Il eſt quelquefois actif, l’orage a verſé les blés.

Fouailler, v. a. Donner ſouvent de grands coups de fouet, ce cocher ne fait que fouailler ſes chevaux, il eſt du ſtyle fam.

Flairi puer, v. n. Ce verbe n’a d’irrégulier que le ſingulier du préſent de l’indicatif, je pus, tu pus, il put, ſentir mauvais, ce verbe n’a d’uſage qu’à l’infinitif, au préſent, à l’imparfait & au futur de l’indicatif, & au futur du ſubjonctif, cette viande commence à puer, ces perdrix puent, il puoit, cet homme put beaucoup, ſon haleine put, cela puera, ſi vous gardiez cette viande plus long-temps elle pueroit.

On dit fig. & prov. d’un homme qui ſent fort mauvais, qu’il put comme un rat mort, comme un bouc, comme une charogne, comme la peſte.

Puer ſe conſtruit quelquefois à la maniere des verbes actifs, ainſi on dit qu’un homme put le vin, pour dire, qu’il ſent extrêmement le vin, on dit qu’une choſe put le muſc, pour dire, qu’elle a une odeur de muſc exceſſive & incommode, la même choſe ſe dit de toutes les bonnes odeurs, lorſqu’elles ſont trop violentes.

On dit d’un homme dégouté de viande, de vin, &c. que la viande lui put, que le vint lui put, & fig. dans le même ſens, le jeu, la danſe, qu’il eſt rebuté, qu’il eſt dégouté de ces ſortes de plaiſirs.

On dit prov. quand on ſe trouve obligé de nommer quelque choſe de puant ou de ſale, parole ne put point ou paroles ne puent point.

Flamiahe brandon, ſ. m. Il ſe dit des corps enflammés qui s’élevent d’un incendie, les vents