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Foir-nouk on dit, nouer à double nœud, pour dire, à deux nœuds.

Foir-pâ ou fôr-pâ avant-pieu, ſ. m. Pinces de fer pointues, dont on ſe ſert pour planter des piquets & des échalas de treillage.

Folé marcher, v. n. On dit marcher ſur quelque choſe, pour dire, mettre le pied deſſus en marchant, vous me marchez ſur le pied, marchez à terre, prenez garde où vous marchez.

On dit fig. & fam., c’eſt un homme à qui il ne faut pas marcher ſur le pied, pour dire, qu’il eſt dangereux de le choquer.

On dit fam. d’une fille déjà grande, qu’elle marche ſur les talons de ſa mere, pour dire, qu’elle eſt déjà dans un âge où ſa mere doit ſonger à l’établir.

Fon fond, ſ. m. L’endroit le plus bas d’une choſe creuſe, il y a là un gouffre, on n’en ſauroit trouver le fond, perdre fond, trouver fond, aller au fond, à fond.

On appelle le fond du carroſſe, l’endroit qui eſt oppoſé à la glace qui eſt ſur le devant.

Fond ſe dit auſſi de cette aſſemblage de petites douves qui ferme les tonneaux & les futailles par l’un des deux bouts ou par tous les deux, on dit auſſi dans cette acception, enfonçure, ſubſt. f. Toute l’enfonçure de ce muid-là ne vaut rien.

Fond & enfonçure ſe diſent auſſi de l’aſſemblage des ais que l’on met au bois d’un lit pour en ſoutenir la paillaſſe, les matelas, une enfonçure de lit.

On dit auſſi dans cette acception, goberges, ſ. f. pl. Et fonçailles, ſ. f. pl.

Fondraie fondriere ou ravine, ſ. f. Ouverture dans la ſuperficie de la terre, faite par ravines d’eau, ou par quelque autre accident.

Ravin, ſ. m. Lieu que la ravine a creuſé, on appelle auſſi ravins, des chemins creux, quoique ce ne ſoit pas les ravines qui les aient creuſés, il y a beaucoup de ravins en ce pays-là.

Fondreie baiſſiere, ſ. f. Le reſte du vin quand il approche de la lie.

Effondrilles, fondriles, voyez flibotte.

Fécule, ſubſt. f. Sédiment qui ſe dépoſe au fond d’une liqueur trouble, qui a eu le temps de ſe dépoſer.

Fôrai fourreau, ſ. m. Gaine, étui, fourreau d’épée.

Fôraie fourrage, ſ. m. Il ſe dit de l’herbe qu’on va arracher dans les grains verds pour la nourriture des beſtiaux ; il ſe dit auſſi du foin, de la luzerne, du trefle & autres herbes qu’on conſomme en verd, on les nomme aſſez communément verdage, ſ. m. dit la maiſon ruſtique, pour les diſtinguer du fourrage, par lequel on entend ordinairement les pailles, coſſes, & herbes ſeches qu’on donne l’hiver aux beſtiaux.

Forbu fourbu, adj. Il ſe dit des chevaux qui deviennent entrepris des jambes, ſoit pour avoir trop travaillé, ſoit pour avoir bu trop tôt après avoir eu chaud. Deſſoler un cheval fourbu, cette jument eſt fourbue.

Forchou fourchu, adj. Qui ſe fourche, arbre fourchu.

Foré percer, forer, v. a. Forer n’a guere d’uſage qu’en termes de ſerrurerie, & dans ces phraſes, forer une clef, forer un canon de piſtolet.

Fôre foire, ſ. f. Grand marché public où l’on vend toutes ſortes de marchandiſes & qui ſe tient réglément en certains temps.

On dit prov. quand on voit arriver pluſieurs perſonnes dans une compagnie, la foire ſera bonne, les marchands s’aſſemblent, & on dit auſſi prov. des perſonnes qui ſont d’intelligence pour quelque affaire, qu’ils s’entendent comme larrons en foire.

Foire ſe dit auſſi du préſent