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DE PHYSIQUE.

l’autre sommet, engagé dans le dodécaèdre, se confondroit avec son centre. Or, il est bien clair que, dans cette hypothèse, les vingt-quatre tétraèdres, dont le dodécaèdre est l’assemblage, se réunissent six à six pour former les quatre rhomboïdes qui ont leurs sommets extérieurs aux points o, y, z, g. Par une suite nécessaire, si l’on suppose la division mécanique poussée jusqu’à sa limite, toutes les molécules tétraèdres qui répondent à cette limite, groupées de même six à six, donneront des rhomboïdes. Or, c’est en faisant décroître les lames de superposition par une ou plusieurs rangées de ces rhomboïdes, que la théorie parvient à déterminer les formes secondaires des substances qui, comme le grenat, ont le dodécaèdre à plans rhombes pour forme primitive.

111. Nous avons donné le nom de molécules soustractives à ces parallélipipèdes composés de tétraèdres ou de prismes triangulaires, et dont les rangées mesurent la quantité du décroissement qu’éprouvent les lames de superposition. Le calcul n’a besoin que de ces parallélipipèdes pour arriver à son but ; et l’espèce d’anatomie que subissent ensuite ces petits solides, lors qu’on essaye de remonter jusqu’à la véritable forme de la molécule intégrante, est une affaire de pure observation, qui est étrangère à la théorie. Le parallélipipède représente ici l’unité ; et peu importe qu’il y ait au delà de cette unité, des fractions formées de ses soudivisions. Au moyen de cette conformité entre les résultats donnés par les diverses formes de molécules intégrantes, la théorie a l’avantage de pouvoir généraliser son objet, en ramenant à un même élément cette