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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qu’il exerce sur les molécules de la vapeur. Nous nous bornerons ici à ce qui concerne le premier de ces effets, et nous le considérerons surtout par rapport à l’eau. Quant à l’autre effet, nous nous réservons à le faire connoître plus particulièrement, lorsque nous traiterons des propriétés de l’air atmosphérique.

230. L’ébullition est, en général, par rapport aux liquides, le signe de la vaporisation naissante. Elle s’annonce par des bulles qui partent du fond du vase, et se succèdent rapidement à travers le liquide, dont elles soulèvent la surface. Ces bulles ne sont autre chose que des portions du liquide déjà converties en vapeur par l’action du calorique, et qui tendent à s’échapper en vertu de leur force élastique. Lorsque l’ébullition est produite au moyen du feu que nous supposons agir en dessous du vase qui contient le liquide, la couche inférieure de celui-ci recevant immédiatement le calorique qui s’introduit dans le vase, doit aussi être la première à se vaporiser. Mais le même effet a lieu sous un récipient où l’on fait le vide, pour déterminer l’ébullition par une température beaucoup plus basse que celle qui seroit nécessaire sous la pression de l’atmosphère (141). Dans ce cas, le refroidissement occasionné par la raréfaction de l’air renfermé sous le récipient (148), agit sur la couche supérieure, et de proche en proche sur les suivantes, par des degrés toujours décroissans ; d’où il suit que la couche la plus basse qui conserve le plus de chaleur, doit encore fournir les premières bulles.

231. On a observé les différentes températures auxquelles répond l’ébullition de certaines substances, par

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