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INTRODUCTION.

dépend du calcul, en faisant un pas de plus, d’appeler un phénomène qui ne se seroit présenté qu’après une suite d’années, et de lui donner une existence anticipée.

Ainsi, l’observation et la théorie concourent également à la certitude et au développement de nos connoissances ; chacune a son flambeau à la main : l’observation dirige les rayons qui émanent du sien sur chaque fait en particulier, de manière qu’il soit mis dans tout son jour, qu’il soit nettement terminé, et qu’il se présente sous sa véritable forme ; la théorie éclaire l’ensemble des faits ; et, à la lumière de son flambeau, tous ces faits, d’abord épars, et qui sembloient n’avoir rien de commun entre eux, se rapprochent ; ils prennent tous un air de famille, et semblent n’être plus que les différentes faces d’un fait unique.

Il est facile à présent de juger combien il y a loin du système à la théorie. Mais commençons par observer que le mot de système peut être pris dans une acception favorable, lorsqu’on l’emploie pour désigner une disposition d’objets relatifs aux sciences. Les géomètres s’en servent pour exprimer un ensemble de corps dont les actions mutuelles se combinent. Dans le langage