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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Le Père Boscovich répond en observant que la difficulté n’a lieu qu’autant qu’on suppose les gouttes de pluie parfaitement sphériques ; or, c’est ce qui n’est pas à présumer, d’après cela seul, que chaque goutte est un peu comprimée dans sa partie inférieure par la réaction de l’air qu’elle frappe en tombant. Or, la plus légère différence entre les cordes hg, gf suffit pour qu’il y ait une unité de plus ou de moins d’un côté que de l’autre dans les intervalles mesurés par ces cordes, et pour que le rayon arrivé en f se trouve de nouveau dans un accès de facile réflexion, auquel cas il prendra la direction fn, et pourra se trouver en n dans un accès de facile transmission, qui le déterminera à repasser dans l’air suivant la direction na.

737. La lumière qui traverse un milieu transparent ne parvient pas toute entière à la seconde surface de ce milieu ; mais cela provient uniquement de ce qu’il y a toujours des rayons interceptés par le milieu, où ils s’éteignent en se heurtant contre les molécules propres de ce milieu ; et le nombre de ces rayons interceptés augmente continuellement pendant tout le trajet du rayon.

Il résulte de là que l’intensité de la lumière sur un espace donné, à mesure qu’elle s’éloigne du point rayonnant, n’est pas exactement en raison inverse du carré de la distance, mais suit une loi qui diffère de celle-ci jusqu’à un certain point.

Bouguer a recherché cette loi, en supposant d’abord que le milieu eût une densité uniforme, et que les rayons fussent parallèles. Dans ce cas, il prouve que l’intensité de la lumière suit une progression géométrique. Il étend