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DE PHYSIQUE.

ensuite sa théorie aux milieux dont la densité est variable, et à l’hypothèse d’une divergence entre les rayons, et fait plusieurs applications intéressantes de cette théorie à divers phénomènes[1].

738. L’opacité des corps qui ont cette qualité provient non-seulement de ce que les molécules de ces corps éteignent et absorbent la lumière, mais plus encore de ce que ces molécules se trouvent séparées par de nombreux interstices remplis de quelque fluide d’une densité très-inférieure à la leur ; d’où il résulte qu’il y a beaucoup. de rayons qui sont repoussés près du contact des surfaces des molécules et du milieu adjacent ; et comme ces réflexions se multiplient rapidement, à mesure que les rayons pénètrent le corps, il arrive que bientôt ils échappent à la réfraction qui devroit se propager d’une surface à l’autre pour que le corps fût transparent[2].

739. Ceci nous conduit à expliquer pourquoi la pierre nommée hydrophane acquiert une transparence sensible lorsqu’elle a été plongée dans l’eau, et qu’on la place entre la lumière et l’œil. Nous avons vu (9) que cette pierre est criblée d’une multitude de vacuoles qui, dans l’état naturel de l’hydrophane, sont remplis d’air. Le peu de densité de ce fluide, comparé à la matière propre de la pierre, occasionne la réflexion d’une grande partie des rayons qui la pénètrent, et ne laisse subsister qu’un foible degré de transparence, à l’aide du petit nombre de rayons qui poursuivent leur route jusqu’à la surface tournée du côté de l’œil. Mais si à la place de

  1. Bouguer, Traité d’optique ; Paris, 1760, p. 231 et suiv.
  2. Optice Lucis, lib. II, pars 3, propos. 3.