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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’air, l’eau s’introduit dans l’hydrophane, ce liquide ayant une densité qui se rapproche beaucoup plus de celle de la pierre, il y aura un bien plus grand nombre de rayons qui, au lieu d’être réfléchis au contact des deux milieux qui se succèdent dans l’intervalle entre les deux surfaces, seront réfractés et continueront leur trajet jusqu’à la surface située vers l’œil, ce qui fera croître la transparence dans un très-grand rapport. Le papier mouillé ou imbibé d’huile acquiert aussi de la transparence, par une cause semblable.

740. À l’égard des corps transparens et en même temps colorés, ils paroissent offrir un moyen terme entre les corps limpides et les corps opaques. Leurs molécules réfléchissent des rayons de la couleur sous laquelle ils s’offrent à l’œil, et en même temps ces corps transmettent dans toute leur étendue d’autres rayons qui, pour l’ordinaire, ont la même couleur que les rayons réfléchis. Ainsi les molécules situées à la surface réfléchissent une partie des rayons qui arrivent à cette surface, et transmettent le reste ; d’autres molécules, situées un peu plus bas, réfléchissent une partie des rayons qui ont échappé à la première réflexion, puis transmettent les autres ; et ainsi de suite jusqu’à la dernière surface, où il arrive encore un assez grand nombre de rayons qui repassent dans l’air, pour que le corps placé entre l’œil et la lumière ait une transparence très sensible. Il résulte de là que plus le milieu a d’épaisseur, et plus sa couleur est foncée, ce qui s’accorde avec l’observation.

741. Il y a des milieux qui présentent une couleur différente, suivant qu’on les regarde par réflexion ou par