Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
JUSTINE.

mon fière bien-aimé ? Mon cœur peut-il être à un autre que toi ? Puis-je avoir une autre volonté que la tienne, d’autres désirs que ceux que tu formes !… Mes vœux sont les tiens : je veux vivre et mourir pour toi.

— Eh bien, ange du ciel, puisque tu ne peux être à moi selon la loi des hommes, donne-toi selon la loi de Dieu.

Justine rougit ; son cœur commençait à battre avec violence, et ses beaux yeux humides cherchèrent à lire sur la figure de Georges l’explication de ces paroles. Le jeune homme s’aperçut de ce qui se passait en elle, et il n’osait respirer. Après quelques instans de silence, Justine s’écria :

— Est-ce bien vous, Georges, qui me parlez ainsi ?… Sont-ce les paroles de mon frère que je viens d’entendre ? Ô mon ami ! le ciel m’est témoin que je suis prête à