Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
JUSTINE.

et, dans sa douleur, elle levait les yeux vers le ciel en demandant quel crime elle avait commis qui méritât une aussi terrible punition. Enfin on arrive à la prison où Justine devait attendre que son innocence fût reconnue, attendre des mois, des années peut-être ; car, dans notre beau pays de France, dans ce siècle des lumières si vanté, il ne suffit pas de n’avoir rien fait contre les lois pour conserver sa liberté, il faut encore, dans certains cas, que messieurs les juges veuillent bien prendre la peine d’examiner s’il ne serait pas possible de vous accuser de quelque peccadille ; car ces gens sont persuadés qu’un innocent qu’ils ont laissé pourrir en prison, pendant un an, leur doit des actions de grâces pour ne pas l’y avoir laissé mourir.

— Au bruit des clefs et des verroux la pauvre fille faillit s’évanouir ; malheureuse-