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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/139

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LA PRISON.

teint hâve, le regard effronté et la voix rauque.

— Ma fille, dit l’une d’elles, t’arrives comme mars en carême, car la bouteille est vide. Paye ta bienvenue, et si t’as besoin d’consolation on t’fera bonne part… Eh bien ! est-ce que tu n’entends pas le français ?

— C’est de l’argent que vous me demandez ?

— C’te farce ! fais donc pas la bête.

Justine, effrayée de ce langage et de l’aspect de ces femmes, se hâta de leur remettre le peu d’argent que Georges, en la quittant, l’avait forcée d’accepter.

— À la bonne heure !… Mes enfans, y a gras !… Fifine, tape au guichet.

Aussitôt les coups de sabots retentissent