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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/153

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UNE COUR D’ASSISES.

son bonheur. Elle visitait le pauvre réfractaire aussi souvent que possible, et quelquefois la baronne l’accompagnait ; car cette dame charitable n’avait pu entendre le récit de Justine sans s’intéresser à ce brave garçon ; elle avait résolu d’user de tout son crédit afin de le rendre à la liberté ; mais l’accusation qui pesait sur la tête du jeune Valmer était trop grave pour que des sollicitations pussent changer quelque chose à sa situation.

Un nouveau chagrin vint bientôt se faire sentir à Justine : pour obtenir la permission de voir Georges, il avait fallu qu’elle indiquât son domicile, et, comme elle était dans l’affaire du meurtre des deux gendarmes le témoin le plus important, elle fut assignée comme tel devant la Cour d’assises. Ainsi il fallait qu’elle parlât : en disant la vérité, elle livrait au bourreau la tête de celui