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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/230

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JUSTINE.

En ce moment la voiture s’arrêta.

— Bien que la droiture de mes intentions ne puisse être suspectée, dit encore l’aumônier, il est bon cependant d’éviter toute espèce de scandale. Entrez donc seule et sans hésiter dans l’allée de la maison no 15, à quelques pas d’ici. Il n’y a point de portier ; personne ne vous interrogera, et vous monterez sans difficulté au deuxième étage. Voici la clef de l’appartement. Allez, je vous rejoindrai bientôt.

Justine tremblait en prenant cette clef : les paroles de l’aumônier ne l’avaient que bien faiblement rassurée ; mais, dans la situation où elle se trouvait, elle ne pouvait céder à de vagues appréhensions : le glaive de la justice était suspendu sur sa tête ; et, maintenant que son désespoir était calmé, la mort, qu’elle avait souhaitée si ardemment, quel-