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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/232

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JUSTINE.

pheline : elle se leva, s’avança vers son protecteur, et lui dit :

— Ô mon père ! pardonnez-moi, car j’ai péché contre Dieu en laissant pénétrer le soupçon dans mon âme, alors que vous ne deviez m’inspirer que de la reconnaissance et de la vénération.

À ces mots, le visage du prêtre se rembrunit ; il s’assit sans répondre, et parut bientôt plongé dans de profondes méditations. Cela toutefois ne diminua point la sécurité que Justine avait recouvrée ; elle respecta le silence de l’aumônier, et se remit à prier avec ferveur.

— Mon enfant, dit enfin l’abbé, mon devoir m’appelle ; je ne puis rester plus long-temps près de vous. Vous trouverez ici tout ce qui vous sera nécessaire, voici pour le présent : Demain nous nous occuperons de votre avenir.