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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/241

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SÉDUCTION.

veux flottaient sur ses blanches épaules, et de grosses larmes s’échappaient à travers ses longs cils, en même temps qu’un sourire céleste animait son beau visage. Jamais peut-être l’aumônier n’avait été soumis à pareille épreuve ; il se contint pourtant.

— Malheureuse, dit-il avec onction, vous voulez donc vous perdre ?

— Eh ! mon père, ne me perdrais-je pas plus sûrement en forçant ma vocation ?

— Croyez-vous, mon enfant, que tous ceux qui entrent dans cette carrière y sont appelés ? Hélas ! il n’en est pas qui soient entièrement dégagés de ces liens terrestres qui vous retiennent… Mais Dieu est miséricordieux ; il ne nous demande pas au-delà de nos forces. Nous sommes tous pécheurs, mon enfant, et notre âme ne cesse d’être en contact avec le péché que lorsqu’elle