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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/248

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JUSTINE.

Et c’est un ministre du Seigneur qui profère un tel blasphème !…

Le prêtre était hors de lui.

— Enfant, dit-il en brisant par une contraction violente sa montre qu’il tenait en ce moment ; enfant, je pourrais t’anéantir aussi facilement que cette frêle machine ; je pourrais, d’un mot, te forcer à implorer ma miséricorde, et tu oses opposer ta volonté à la mienne !…

Puis, s’efforçant de reprendre quelque calme :

— Vous avez raison, Justine ; il ne faut pas implorer le ciel pour des misères humaines que l’on peut soulager sans son assistance… Adieu ! Souvenez-vous que je voulais votre bonheur en même temps que le mien, et que le malheur de tous deux sera votre ouvrage.