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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/263

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UN SACRILÉGE.

— Consentez donc à vous montrer reconnaissante envers celui qui vous sauvera la vie, lui dit-il lorsqu’elle eut repris connaissance.

— Me sauver ! vous pourriez me sauver ?…

— J’en ai la certitude… Demain vous pourrez être libre… aujourd’hui peut-être…

La mort semblait si hideuse à la pauvre Justine, depuis qu’elle avait pu la regarder face à face, les forces de son âme avaient reçu de si violentes secousses, que l’amour de la vie triompha en ce moment de sa vertu et de son courage.

— Rendez-moi la liberté, et que votre volonté soit faite, dit-elle d’une voix éteinte.

— Vous serez à moi ?…

Elle ne répondit plus. Le prêtre sentit