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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/303

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UNE DOUAIRIÈRE.

ner, monsieur, dit-elle enfin, c’est de voyager seul à une heure si avancée.

— J’étais sorti cette après-midi du séminaire pour aller passer les vacances chez un de mes parens à quelques lieues de Paris ; mais, au moment où j’allais monter en voiture, je m’aperçus que j’avais perdu ma bourse ; et je pris la résolution de faire le voyage à pied, et je partis. Tant qu’il fallut suivre le grand chemin, cela alla bien ; mais, vers la fin du jour, j’entrai dans les chemins de traverse ; je m’égarai : après avoir marché long-temps, la fatigue ne me permettant pas d’aller plus loin, j’osai prendre la liberté de me présenter chez vous, et je viens, madame, vous demander pardon de ma témérité.

— Mais il est charmant, en vérité !… Approchez donc, monsieur l’abbé. Pauvre en-