Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
JUSTINE.

fant !… Il faudrait avoir un cœur de pierre pour vous refuser un asile… Mais, j’y songe, vous devez être exténué de besoin ?

— Madame, je vous avouerai franchement…

La marquise sonna sans en entendre davantage, ordonna que l’on mît deux couverts dans sa chambre, et fit asseoir Justine près d’elle. On servit promptement une volaille froide, des biscuits, des confitures et d’excellent vin. Justine, qui était autant exténuée de besoin que de fatigue, mangea comme un véritable écolier. La marquise suivait tous ses mouvemens, admirait la finesse et la beauté de ses traits, la blancheur de son teint, et cette charmante timidité dont certaines femmes font tant de cas.

— Puisque le hasard m’a procuré l’avan-