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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/307

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UNE DOUAIRIÈRE.

serais impardonnable de la tromper ; et, dès que j’aurai suffisamment réfléchi sur ce point, je lui ferai la confidence de mes malheurs.

Comme elle achevait cette réflexion, elle aperçut un rouleau d’or qui avait été déposé à dessein sur la table de nuit, et elle se rappela la circonstance de la perte de sa bourse, qui faisait partie de la fable qu’elle avait imaginée la veille, et qui lui avait si bien réussi.

— La bonne marquise n’a rien oublié, dit-elle ; elle ne veut pas que je manque d’argent : que sera-ce donc quand je lui aurai fait connaître la vérité, quand elle aura entendu le récit de tous les maux qui m’ont accablée, et de l’effroyable malheur qui me menace ! Dieu, enfin, a eu pitié de ma faiblesse, et la fin de mes douleurs est proche.