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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/308

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JUSTINE.

L’espérance colora les joues de l’orpheline, et rendit à ses beaux yeux toute leur vivacité ; aussi était-elle dix fois plus jolie que la veille lorsqu’elle entra dans le salon, ou la marquise était déjà. Après les complimens d’usage, on déjeuna, puis madame d’Albimont proposa une promenade dans le parc, et toutes deux sortirent en s’entretenant de la beauté de la saison et de quelques autres lieux communs ; mais la conversation ne tarda pas à changer d’objet.

— Quel dommage, mon jeune ami, dit la marquise, que vous ne soyez pas ordonné ! vous seriez à la fois ici l’aumônier et l’ami de la maison : je n’ai point d’enfans, et ma fortune me permettrait de songer à la vôtre… Il est vrai qu’à votre âge la solitude est effrayante ; mais il y aurait tant de moyens de l’embellir !…

— Oh ! madame, de quelle reconnais-