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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/309

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UNE DOUAIRIÈRE.

sance mon cœur est pénétré ! et combien je regrette de n’être pas digne… !

— Ne dites point d’enfantillage, mon jeune ami : les yeux sont le miroir de l’âme, et je lis dans les vôtres que vous êtes capable de payer de retour les sentimens affectueux que vous inspirez.

Ce langage commençait à paraître un peu extraordinaire à Justine ; mais elle ne s’en effraya pas, et elle s’efforça d’y répondre de manière à ne pas éveiller les soupçons de sa protectrice ; car maintenant elle n’était plus aussi disposée à lui faire la confidence de ses malheurs, et des craintes vagues s’élevèrent dans son esprit. Ces craintes ne tardèrent pas à devenir plus vives : la marquise l’avait fait asseoir près d’elle sur un banc de gazon, et, comme la veille, elle avait à plusieurs reprises penché son visage sur celui de Justine ; mais