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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/321

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LES FORÇATS.

et Justine allait se mettre à table, lorsque des cris, des chants mêlés à un bruit de chaînes, se firent entendre.

— Que veux dire ceci ? demanda l’orpheline.

— C’est la crême des bons sujets de Paris qu’on mène aux galères, répondit l’hôtesse.

Ces paroles firent sur Justine l’effet de la foudre ; elle pâlit, demeura immobile, et ne put prononcer un mot. Toutes les plaies de son cœur venaient de se rouvrir, et elle sentit que ses forces et son courage l’abandonnaient.

— Oh ! il ne faut pas que ça vous effraie, reprit l’hôtesse, qui attribuait à la peur l’émotion de Justine : il est vrai qu’ils passeront