Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
308
JUSTINE.

la nuit dans ce village, mais ils sont bien gardés et leurs fers sont solides.

En ce moment les charrettes qui portaient les forçats s’arrêtèrent devant l’auberge ; tous ces misérables mirent pied à terre, et Justine, poussée par une force irrésistible, courut sur le seuil de la porte.

— Monsieur l’abbé, s’écria l’un des condamnés, vous seriez bien aimable de nous escompter en espèces les prières que vous nous devez.

Justine n’avait pas attendu cette invitation pour tirer de sa poche toute la menue monnaie qui s’y trouvait, et elle se mit en devoir de la distribuer.

— Allons, canaille ! s’écria un garde-chiourme, par le flanc droit, et que ceux qui voudront aller plus vite que le violon