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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/323

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LES FORÇATS.

prennent garde à leurs épaules… Quant à toi, numéro sept, si tu t’avises encore de vouloir t’étrangler, je te soignerai la carcasse.

Justine jeta les yeux sur le malheureux auquel s’adressaient ces dernières paroles… c’était Georges !… La vue de son bien-aimé, l’espoir de le sauver soutinrent le courage de la pauvre fille ; elle commença à distribuer son argent : arrivée à Georges, dont les yeux étaient constamment baissés vers la terre, elle lui prit la main, y déposa la moitié de l’or qu’elle possédait, et dit, en faisant des efforts surnaturels pour retenir les larmes qui la suffoquaient :

— Du courage, ami ! Dieu veille sur les malheureux.

Le son de cette voix fit tressaillir le jeune Valmer ; il leva les yeux, reconnut Justine, qui, d’un regard, l’engagea à se contenir,