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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/344

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JUSTINE.

fice de sa vie ; mais la vertu était un bien dont elle ne se croyait pas libre de disposer.

— Georges, dit-elle en levant vers le jeune homme ses beaux yeux humides de larmes, Dieu ne le permet pas !

— Ainsi il me faut renoncer au bonheur que j’avais rêvé !… Ce Dieu dont tu parles n’a-t-il pas reçu nos sermens ? Sommes-nous coupables de la violence qui nous arracha de l’autel où nous venions le supplier de bénir notre union ?… Justine, Justine, tu ne m’aimes plus !

Valmer était dans la plus violente agitation ; il se tordait les bras, se frappait le visage, et menaçait d’aller se livrer à la justice, afin de trouver une mort prompte, maintenant qu’il avait perdu tout ce qui l’attachait à la vie.