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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/346

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JUSTINE.

— Bon soir, ma sœur !

— Bon soir, mon frère bien aimé !

Et chacun d’eux alla chercher le repos sur une couche solitaire.

— Plusieurs mois s’écoulèrent ; la fortune semblait enfin sourire à ces pauvres enfans : le magasin de Justine était bien achalandé ; Georges avait trouvé quelques riches élèves, qui le payaient généreusement, et déjà ils avaient pu donner de leurs nouvelles à madame Valmer, et lui faire passer une somme assez forte. Fidèle à la promesse qu’il avait faite, Georges se conduisait en frère ; il souffrait en silence, et il ne lui venait pas même à la pensée de réclamer les droits d’époux. Ils sortaient peu et ne formaient aucune liaison, et rien ne semblait devoir troubler l’espèce de bonheur dont ils jouissaient, lorsqu’un soir un homme qui avait