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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/357

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CALME ET TEMPÊTE.

rien pour attendre ; je t’en débarrasserai bientôt… Diable, les gens de bonne volonté sont un peu moins rares que ceux de ton acabit… Où est le billet de banque ?

Georges le lui présenta en tremblant ; il en eût donné deux fois autant pour n’être pas obligé de garder cet exécrable dépôt.

— Cette fois, mon ami, dit Justine, il n’y a plus à hésiter : partons le plus promptement possible, et quittons la France, si nous le pouvons ; car je vois trop maintenant que nous ne pourrons jamais y être en sûreté.

— Aurons-nous moins à craindre sur une terre étrangère ? Hélas ! non : les crimes dont on nous accuse, pour lesquels nous avons été condamnés, permettront à nos persécuteurs de demander et d’obtenir notre extradition dès qu’ils connaîtront notre retraite,