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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/378

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JUSTINE.

eu de grands torts ; mais ne sommes-nous pas tous faillibles ? Sa tête était bien probablement plus coupable que son cœur, et je lui pardonne bien volontiers le mal qu’il m’a fait et qu’il se montre si empressé à réparer.

Et, comme elle avait depuis long-temps l’habitude de ne rien cacher à Georges, elle courut lui annoncer cette bonne nouvelle ; seulement elle omit de lui parler des argumens dont le comte s’était servi pour lui prouver qu’elle devait renoncer à devenir la femme du malheureux réfractaire. Le jeune Valmer, malgré cette réticence, loin de se réjouir, conçut de vives alarmes sur les suites de cette rencontre ; mais l’orpheline parvint à les dissiper.

— Quel intérêt cet homme aurait-il à nous nuire, ami ? lui dit-elle : il ne faut pas que le malheur nous rende injustes. Le comte est riche et puissant ; il a des torts à réparer, et il paraît disposé à le faire