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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/385

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LE COMTE ET LE BANDIT.

prodiguait l’or pour adoucir par tous les moyens possibles la captivité de Georges, et, bien qu’elle s’imposât toutes les privations imaginables, elle en fut bientôt aux expédiens pour se procurer quelque argent. Elle attendait chaque jour la visite du comte avec la plus vive anxiété.

— Ma belle amie, disait M. de Bonvalier, le roi a chassé toute la semaine ; la signature n’est pas encore donnée.

Une autre fois le roi avait communié, ou il avait lavé les pieds aux apôtres, ou bien il y avait eu revue, etc., etc. Du reste, le comte protestait qu’il n’y avait pas lieu de concevoir la moindre crainte ; il connaissait particulièrement le garde des sceaux, le chef de la division des grâces était son ami d’enfance, et ces gens-là n’avaient absolument rien à lui refuser. Justine vivait de pain et d’eau ; elle vendait ses robes pour donner à