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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/393

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LE COMTE ET LE BANDIT.

neur des bandits qui ne tuent pas pour tuer, mais pour ne pas être tués ; qui donnent à un compagnon sa part du butin fait en son absence, et qui sont toujours prêts à risquer leur vie pour défendre celle d’un ami.

Et pendant ce monologue le père Guibard, qui était sorti de chez Justine, descendait précipitamment l’escalier ; car il ne se sentait pas en sûreté dans un lieu où se trouvait tant de vertu.

Justine passa une nuit horrible ; au point du jour elle écrivit un mot au comte de Bonvalier, qui s’empressa de se rendre près d’elle.

— Eh ! ma chère enfant, lui dit-il, n’est-ce pas de vous que je dois m’occuper d’abord ? n’ai-je pas mission d’arracher cette belle tête à l’échafaud ?… Votre Georges est bien malheureux sans doute ; mais on le retrouvera au bagne plus aisément qu’on ne retrouve-