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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/42

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JUSTINE.

Justine soupira, de nouvelles larmes sillonnèrent ses joues ; puis, comme elle ne pouvait sans souffrir horriblement voir sa sœur rajuster sa coiffure, essayer des minauderies devant une glace, et répéter, pour ainsi dire, le rôle infâme que cette éhontée se disposait à jouer, elle se leva, sortit, et se mit à parcourir un long corridor, sans savoir si elle trouverait une issue et sans songer à ce qu’elle allait faire. À l’extrémité de ce corridor, elle vit une porte entr’ouverte par laquelle elle pénétra dans une antichambre, puis elle traversa une seconde pièce et ne s’arrêta que lorsque certaines paroles, prononcées très-près du lieu où elle se trouvait, frappèrent son oreille. Son anxiété était telle que, malgré la répugnance que lui inspirait une pareille action, elle s’approcha, en retenant son haleine, de la porte qui séparait la pièce où elle était de celle où l’on parlait ; puis, collant son oreille sur le trou de la serrure,