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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/43

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DEUX SŒURS.

et s’efforçant de faire taire les battemens de son cœur, elle entendit le comte qui s’écriait en riant :

— Ma vieille Camille, je te rends justice, tu es toujours la plus adroite coquine que je connaisse…

— Et avec tout cela, Léon, disait la vieille qui avait conduit les jeunes filles dans ce château, vous ne me tenez pas compte des difficultés…

— Que diable veux-tu que je te dise de mieux sinon que tu es la reine des rouées ?…

— Ah !… autrefois…

— Écoute donc, Camille, autrefois j’étais beaucoup plus jeune, et tu étais un peu moins vieille ; tu jouais la comédie comme un ange ; et j’avoue que, sous ce rapport, tu