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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/428

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JUSTINE.

Le jeune Valmer fut vivement contrarié d’apprendre que Justine était allé passer quelques jours à la campagne, mais il serait difficile d’exprimer ce qu’il ressentit quand le vieux forçat lui dit que le comte de Bonvalier accompagnait l’orpheline, et que c’était chez la sœur de cette dernière qu’ils étaient allés. Justine lui avait bien parlé, à plusieurs reprises, d’un personnage puissant sur la protection duquel elle comptait beaucoup ; mais, de peur que Georges ne conçût des inquiétudes qu’elle croyait mal fondées, elle n’avait pas nommé ce protecteur.

— Le comte de Bonvalier ! s’écria Valmer lorsque la surprise et l’inquiétude lui permirent de parler ; mais c’est impossible ! La malheureuse se serait-elle perdue dans l’espoir de me sauver… Justine entre les mains du comte et de Juliette !… Oh ! vous êtes dans l’erreur, père Guibard ! vous confondez les noms et les dates.