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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/44

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JUSTINE.

n’as rien perdu ; mais ce n’est pas une raison. Et puis, dans tous les cas, tu choisirais singulièrement ton temps pour te montrer exigeante !

— Je suis femme, Léon, et…

— Eh bien ! vieille sorcière, baise-moi sur les deux joues, et qu’il ne soit plus question de cela.

En entendant résonner les hideux baisers de la vieille, Justine faillit s’évanouir ; elle eut pourtant le courage de soutenir l’épreuve jusqu’au bout.

— Çà, ma bonne fée, reprit le comte, dis-moi un peu ce que tu penses de cette marchandise-là ?

— Léon, vous savez bien que je n’aime pas à me prononcer sur le mérite des femmes.