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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/430

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JUSTINE.

j’ai des raisons particulières pour ne pas parler à cet homme-là.

— C’est un scélérat !

— Raison de plus.

— Tenez, mon bon père Guibard, j’aimerais mieux cent fois être encore attaché à cette horrible chaîne que de savoir Justine sous le même toit que cet homme.

— Eh ! mon Dieu ! il ne te la mangera pas. Crois-moi, mon garçon, sois philosophe ; c’est une qualité indispensable dans notre partie, surtout quand on a eu des accidens de Cour d’assises…

Le vieux forçat eût pu parler long-temps sur ce ton sans être interrompu ; Georges ne l’entendait plus ; des larmes de rage coulaient sur son visage en feu. Le père Guibard s’en aperçut, et il se sentit ému.