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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/46

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JUSTINE.

conduisit dans un boudoir divin, où quatre couverts seulement étaient mis, et où se trouvait déjà la vieille femme dont nous avons parlé. Justine mangea peu et ne voulut boire que de l’eau. Juliette, au contraire, mangea de tous les mets et dégusta de tous les vins, de sorte que, au dessert, ses joues étaient couvertes d’un rouge de pourpre, ses yeux lançaient des éclairs ; il était évident que le comte n’avait plus qu’à vouloir.

— Au nom de Dieu ! ma sœur, dit Justine en tombant à genoux lorsqu’elles furent rentrées chez elles, je t’en conjure, sonde d’un regard la profondeur de l’abîme avant de t’y précipiter.

— Ah ! ma foi, Justine tes sermons m’ennuient.

— Tu ne sais pas, malheureuse ! Mais je