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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/47

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DEUX SŒURS.

l’ai entendu, moi ! entendu de mes propres oreilles…

— Eh bien ! voyons, qu’as-tu entendu ?

— La vieille dame qui nous a conduites ici n’est qu’une comédienne !

— Belle nouvelle vraiment ! Je l’ai deviné au premier coup d’œil.

— Dieu tout-puissant, soyez-nous en aide, ou nous sommes perdues !…

— Décidément, ma pauvre Justine, ces infâmes bigotes sont parvenues à te mettre la cervelle sens dessus dessous.

— Ainsi tu es décidée à te livrer corps et âme ?

— Je suis décidée, ma chère, à prendre le monde tel qu’il est, pourvu que l’on m’y accorde une place douce et commode.