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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/533

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JUSTINE.

difficulté un passe-port pour lui, sa mère et sa sœur.

Tous se crurent sauvés ; Justine passa une nuit en prières pour remercier le ciel ; madame Valmer fit célébrer trois messes et brûler vingt cierges, et Georges, l’âme épanouie, le cœur bondissant d’espérance, se dirigeait vers son domicile, muni du bienheureux passe-port, lorsqu’il fut accosté par un individu à la parole aisée, aux manières distinguées, qui lui dit :

— Je crois ne pas me tromper, et j’ai l’honneur de parler à l’un de nos plus célèbres graveurs ?

— Monsieur, l’épithète est flatteuse ; mais…

— Je n’en rabattrai rien, mon cher monsieur ; car ce n’est pas légèrement que je vous ai jugé. Bien que simple amateur, j’ai