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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/539

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JUSTINE.

son interlocuteur ; mais tâche de ne pas oublier que, si dans huit jours la besogne n’est pas faite, on te guérira du mal de dents… Après toi un autre : il ne manque pas de graveurs à Paris, et tu devrais nous remercier de t’avoir donné la préférence.

Les bandits se retirèrent, et Georges put s’assurer que toute tentative d’évasion était inutile. Alors sa fermeté l’abandonna de nouveau ; il pleura ; puis il devint furieux, brisa tout ce qui tomba sous sa main, et, regrettant de n’avoir pas tenté de repousser la force par la force, il frappa violemment à la porte, déterminé à se jeter sur le premier scélérat qui se présenterait, et à se faire tuer. Mais il eut beau frapper, crier, personne ne vint : tout avait été prévu ; et les geôliers du pauvre garçon avaient trop d’expérience pour ne pas savoir que ces emportemens seraient de courte durée. En effet, Georges se calma ; ses forces étaient épuisées ; il se