Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/540

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
LES FAUSSAIRES.

jeta sur le lit, et, malgré l’horrible situation dans laquelle il se trouvait, il ne tarda pas à s’endormir.

Le lendemain, les mêmes hommes, toujours armés, entrèrent dans la chambre du malheureux prisonnier ; ils chargèrent une table de viandes froides, de vins et de liqueurs de toute espèce, et celui qui paraissait être le chef de la bande, et qui seul, la veille, avait adressé la parole à Georges, lui dit :

— J’espère, mon camarade, que tu ne seras pas assez sot pour bouder contre ton ventre ; nous allons déjeuner ensemble, si tu veux bien le permettre. Si tu aimes mieux manger seul, ne te gêne pas.

Georges avait réfléchi pendant une partie de la nuit ; il avait senti l’impossibilité de se tirer des mains de ces misérables, autrement que par la ruse, et, bien qu’il n’eût pas en-