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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/555

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JUSTINE.

Il fallut bien se résigner ; car la colère et les menaces ne pouvaient qu’envenimer la discussion, et Georges avait résolu d’essayer de tous les moyens pour recouvrer sa liberté. Il resta donc dans sa chambre, et il y fut traité comme par le passé. Les faux billets se fabriquaient sous ses yeux : en deux jours, les bandits en tirèrent pour plus d’un demi-million, dont la moitié fut portée à la banque même qui les reçut sans difficulté et donna des espèces en échange. Les brigands étaient dans l’enivrement de la joie, et leur chef eut la singulière probité de remettre à Georges le tiers de chaque somme qui lui était apportée. Valmer le recevait afin de ne pas éveiller de nouveaux soupçons, et il attendait avec impatience que les futurs seigneurs allemands se trouvassent assez riches pour se mettre en route, espérant que le jour de leur départ serait aussi celui de sa délivrance. L’audace de ces misérables le faisait trembler, et il formait bien sincère-